| EXERCICES | 
| Ce chapitre traite des exercices nécessaires à la reconstitution de votre voix. Il convient tout d'abord que vous ayez établi : 
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| Certains états justifient en effet des prescriptions médicales. Il peut être dangereux de faire fonctionner votre larynx s'il est blessé, notamment à forte intensité. Si vous avez déjà subi un examen, et que votre larynx n'est pas altéré, ou que vous sortez d'une rééducation par une orthophoniste, qu'elle ait réussi ou non, nous pouvons commencer les exercices. Si vous avez un doute, Ecrivez moi | 
  
  
| Certaines raisons ne dépendent pas d'une rééducation. Entreprendre ces exercices alors que les causes de votre dysfonctionnement seraient maintenues, vous amènerait déception, colère, voire désagrégation supplémentaire de votre voix. Soyons clairs : Toute cause psychique ou affective ne se soigne pas par des exercices de respiration. La voix est le refuge de bien des somatisations. Soyez franc(he) avec vous-même ! | 

    
  
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 | Pour un chanteur, c'est l'aigu, les longues phrases, la puissance, l'articulation, tel répertoire,etc., et ce, dans telle ou telle circonstance. Pour un orateur, c'est la puissance, le timbre, ou la longueur du texte, son intelligibilité, ou les deux, ou la scène, l'estrade ou le micro etc. | 
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 1/ Un enregistrement audio de votre voix sur votre PC ou votre portable, 5 à 10 secondes tous les jours afin d'en vérifier l'évolution. Vous vous habituerez au son "réel acoustique" de votre voix, tel que les autres l'entendent. Ceci peut être formateur quand la perception interne de votre voix évoluera avec sa maîtrise, alors qu'acoustiquement elle restera la même. Vous devrez faire confiance à l'enregistrement et non à votre oreille. 2/ Un cahier d'écolier ou un carnet pour noter tous les jours les dix mots d'observation de l'état de votre voix, et de son évolution dans la journée. Vous pourrez ainsi constater le lien entre la détérioration de votre voix et certains éléments extérieurs comme restaurant, nourriture, soirée, énervement avec telle ou telle personne,ou autre. | 
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 | Les conditions de mise en pratique de vos exercices sont importantes : Vous devez vous isoler pour travailler. Vous devez vous mettre à l'abri de tout trouble ou gêne. Vous serez amené(e) à crier ou lancer des sons que votre entourage percevrait comme inélégants, risibles, voire inaudibles ou ridicules. Vous devez vous protéger de ces jugements de votre etourage, qui partent d'un bon sentiment, mais ne sont pas pertinents ou fondés. | 
 
    
  
Toute récupération de la voix, que ce soit pour chanter ou pour parler, comprend quatre types d'exercices, à apprendre successivement, puis à réaliser simultanément :
1/ Contrôle du souffle: il en faut peu, pas plus que l'air qui sort d'une paille, pas fort mais au moins 12 secondes.
2/ Contrôle de la production du son,
3/ Contrôle du timbre
4/ Contrôle du souffle, du son et du timbre, quel que soit le texte, quelle que soit l'intensité, et quelle que soit la hauteur de la note émise.
Quel que soit l'état de votre voix, quel que soit votre acquis technique, mieux vaut recommencer les exercices à zéro,c'est à dire par le contrôle du souffle, ne serait-ce que pour vérifier que vous le faites bien.

  
 
    Regardez un nourrisson crier. Regardez un chien aboyer. Jamais ils ne seront aphones, et ils ne se posent pas de question. Cela veut dire que respirer bien, souffler bien et crier bien ne s'apprend pas, ou alors dans l'utérus de votre maman. Vous avez donc désappris, modifié vos réflexes pour des raisons diverses observées dans d'autres chapitres.
  
  
Il convient de retrouver ces réflexes,( Image animée d'après "ENCARTA 98). Vous constatez que ce n'est pas avec la poitrine qu'on inspire, mais avec le diaphragme ! C'est en dormant que vous oubliez votre acquis, y compris le mauvais geste qui vous fait mal respirer et mal souffler quand vous êtes conscient.
C'est donc au lit dans la minute qui suit votre réveil que vous ferez votre premier geste de rééducation : - Vous mettez la main sur votre abdomen, et vous constatez au lit comment sans y penser, vous avez "bêtement" bien respiré toute la nuit (heureusement pour vous !). Votre ventre se gonfle et se dégonfle, lentement, souplement, et votre poitrine se soulève à peine.- Vous tenterez de conserver cette respiration en vous mettant assis(se) sur le lit, puis debout. Vous essayez de noter quand cette respiration disparaît pour une autre moins souple et moins ventrale. Cela marque votre "entrée en société". C'est peut être quand vous allez petit-déjeuner, quand vous vous habillez, quand vous sortez de chez vous; Notez le, cela vous apprendra quelque chose sur vous même.
Le lendemain, avant de vous lever, vous essayez de souffler sans émettre de son, mais de façon volontaire, au rythme que vous décidez.
Vous inspirez très peu d'air, 2 secondes au maximum, et vous allez le projeter très doucement au travers de la paille sur une durée de 8, puis 10 et enfin 12 secondes avec aussi peu d'air. Là est la découverte : il faut très peu d'air pour parler et très peu de pression contrairement à ce que vous avez fait avant pour en arriver au dysfonctionnement.
 Exemple rythmique de respiration : 
  
Enfin, vous allez muscler votre ventre, vos abdominaux afin de conquérir la puissance de votre voix : Vous achetez un paquet entier de ballons de baudruche (rayon Mardi Gras ou jouets). Vous allez gonfler ces petits ballons, disons trois fois par jour. Vous mettez de côté ceux que vous ne parvenez pas à gonfler (et il y en aura !)Le jour où vous les gonflez, vous constaterez un progrès !
Rien que cela, pour le souffle ? Oui, mais tous les matins au lit, tous les jours de une à cinq minutes, et peut être toute votre vie (j'en sais quelque chose, si je ne suis plus jamais enroué ou aphone depuis 40 ans, cela ne m'empêche pas de me remémorer les gestes régulièrement, y compris parfois , face à un piège.

  
Deux exercices préparent à l'émission du son, l'un, la paille, pour maîtriser le souffle, l'autre, le bâillement, pour placer le voile du palais.
La technique de la paille (chalumeau pour boire) a été récemment développée par le phoniatre Benoît Amy de la Breteque (mon professeur de chant Georges Loiseau dans les années 50 nous faisait souffler dans un chalumeau de blé en disant : il ne faut pas plus de souffle pour chanter que vous n'en mettez dans cette paille. Cela ne l'a pas empêché de se tromper sur ma voix ! ! !) :
" Après avoir placé fermement une paille de calibre moyen (4 mm)tenue d'une main entre les lèvres, vous y projetez votre souffle avec un léger débit d'air constant en contrôlant de la main ouverte devant l'extrémité libre." Il convient de souffler cette petite quantité d'air sans effort ni retenue. Le débit ne peut pas être grand, car la paille est petite. Il correspond au débit de la phonation, ni plus, ni moins.

  
Avec la même paille, et le même geste, vous soufflez, et, au milieu du geste, après une ou deux secondes de souffle sans faire de son, vous gémissez . Ce geste est important parce qu'il permet un accolement souple des cordes, sans a-coup, et non par réflexe. D'abord du souffle sans son, puis du son. C'est bien souvent le contraire qui se passe avec une mauvaise phonation réflexe, d'abord le son sans souffle, puis du souffle. Peu importe la hauteur du son émis, l'important est l'accolement des cordes sur un coussin d'air.
Le bâillement Pour remonter le voile du palais, afin que le son aille frapper les résonateurs, le meilleur geste semble être le bâillement sous toutes les formes et dans toutes les circonstances. Profitez d'un bâillement pour émettre un son "au milieu" de l'expiration, surtout pas au début. Vous constaterez que le son se place très haut près du nez. Vous allez penser à cet instant à la position que va prendre votre tête par rapport à votre cou : vous allez tenir la tête bien droite dans le prolongement du cou, et baisser votre maxillaire inférieur au maximum, comme si vous vouliez que votre menton disparaisse.
Ce n'est pas dans cette position que vous parlerez ou chanterez à l'avenir, mais c'est dans cette position que vous devez chercher votre timbre: menton rentré dans le cou et voile du palais remonté dans la bouche par le geste du bâillement. Regardez au cinéma la position de la tête et du cou de Richard Bohringer et écoutez sa voix. L'un explique (en partie) l'autre.

  
Vous avez irrité, fatigué et surtout tétanisé votre larynx avec des gestes intempestifs. Il convient de lui redonner de la souplesse sur toute l'étendue de ses possibilités. Vous reprenez donc la paille, et faites dans la même respiration les deux gestes suivants :
- D'abord du souffle sans son
- Ensuite du son continu dans la paille sur l'exercice musical suivant
 intervalle   de quinte, puis intervalle d'octave
intervalle   de quinte, puis intervalle d'octave 
    
Vous pouvez écouter l'enregistrement de l'exercice :Vous pouvez le tétécharger 60ko wav chacun
    
  
ECOUTEZ LA QUINTE
    
  
Vous faites maintenant le même exercice Mais
Arrivé à la note la plus haute,vous retirez la paille des lèvres et ouvrez la bouche
ECOUTEZ LE SON
  
      
  
En conséquence : Vous avez soufflé sans son
Puis vous avez émis un son à très faible débit(la paille) sans tétanisation du larynx
Enfin vous avez continué ce son bien émis dans vos résonateurs
Si vous avez bien fait ces exercices, la paille a terminé sa mission qui était de juguler votre souffle et de le canaliser vers les résonateurs.

  
Tant que vous n'êtes pas certains de vos deux gestes précédents, souffler et émettre du son, retournez à ces exercices, afin de vous garantir le résultat de la suite.
Vous savez souffler
Vous savez sur du souffle refermer votre larynx et faire du son
Vous allez projeter maintenant votre son haut, fort, long et Timbré sur l'exercice musical suivant:

  
Comme une sirène descendante avec
- des HHH sans son
des ô(comme) le "haut" ou de l'eau
- et une sirène descendante sur le ô.
    
    
Vous faites cet exercice en essayant de monter la première note le plus haut possible, et le plus fort possible. Vous réalisez là combien il est important de vous isoler de la famille et des amis pour faire votre voix !

  
Toutes les voyelles doivent se faire sans bouger le visage, du moins durant la période de rééducation. Pour ce faire, vous vous mettez devant votre miroir, les deux mains à plat sur les joues, les petits doigts sur la commissure des lèvres, et vous vous surveillez ! !
Regardez comment ce journaliste Polonais articule ses paroles "sans reculer les commissures de ses lèvres".
Vous essayez dans cette position d'enchaîner sur la même note ôâ OA, puis o,u puis o é, puis o i et enfin o a- o u- o é- o i. Attention dans le miroir, rien n'a bougé de votre visage ? Alors c'est bon !
Il vous reste à fortifier votre larynx, par ces exercices, et à apprendre à faire la même chose...sans les mains sur le visage. Travaillez bien !

